A quoi ressemblera le nouveau bac ?
En juin 2021, les bacheliers obtiendront leur diplôme, un nouveau diplôme, un nouveau bac, enfin réformé. Créé en 1808, l’ancien baccalauréat, partout critiqué et souvent décrié (« trop cher ! » « trop long ! » « inutile ! », « dépassé »…), dévalorisé par ses 90 % de réussite devait passer la main. Considéré par les enseignants comme un phagocyteur de programme et d’énergie pédagogiques, par les élèves comme une épée de Damoclès, et les parents comme une source de tensions domestiques supplémentaires, son temps était arrivé.
Depuis plusieurs décennies, la réforme, souvent envisagée, parfois annoncée n’a pourtant jamais été réellement mise en œuvre. Elle advient enfin et avec elle disparaissent les principaux reproches formulés à l’encontre du baccalauréat. Alors quel est ce nouveau bac et comment préparer le bac efficacement ?
I. Ce qui prend fin avec le nouveau Bac :
1. La loi des séries :
Pour le baccalauréat général, adieu les séries L, S et ES et ainsi le nouveau bac marque la fin de la suprématie de la série Scientifique qui concerne plus de la moitié des candidats aujourd’hui. Partant, disparaît aussi la logique d’un choix d’orientation qui tient davantage compte des résultats obtenus en mathématiques que des envies, des projets, des goûts ou même des attirances.
La fameuse orientation par défaut ne devrait donc plus être qu’un mauvais souvenir. Rappelons par exemple qu’à l’heure actuelle, seule une grosse moitié des étudiants de Khâgnes sont issus d’un baccalauréat littéraire… avec cette réforme espérons que disparaisse la fameuse formule : « En S on t’apprend à concevoir un carton, en ES à le vendre et en L, à dormir dessus. » Pour autant, l’arrivée de la nouvelle matière « Humanité numérique et scientifique » devrait permettre aux littéraires et aux linguistes d’intégrer des bagages informatiques à leur cursus. Compétences à présent indispensables dans les carrières des métiers de la Communication, de la gestion, du marketing, de la finance, du social ou même de l’enseignement.
2. Les noires semaines de stress
Les épreuves finales dans le nouveau Bac ne jouant plus que pour 60 % du diplôme, c’en est fini de tout faire reposer sur une semaine d’épreuves et au choix : briller en ne travaillant que la semaine qui précède (ce qui énerve tout le monde), aller à l’oral de rattrapage du bac en s’effondrant les semaines d’avant les épreuves (ce qui affecte durablement l’estime de soi), se faire mal tout le mois de mai pour décrocher le fameux Sésame (ce qui affecte fortement l’ambiance familiale). Bref, on voit enfin la fin de la semaine de stress avant les épreuves au moment où Roland Garros bat son plein, où on cherche un job d’été, où le soleil donne et où les cœurs et les corps sont pleins d’entrain.
II. Ce qui advient enfin dans le nouveau bac
1. Le contrôle continu des connaissances
40 % de la note finale seront obtenues au fur et à mesure de l’acquisition des connaissances. De quoi récompenser les élèves sérieux et travailleurs sur le long terme. De quoi, mettre enfin réellement l’accent pédagogique sur les méthodes de travail et d’apprentissage pour arriver dans le Supérieur avec de vrais outils intellectuels plutôt qu’une accumulation de connaissances. 30 % des épreuves passées en cours d’année de Première et Terminale et 10 % des notes issues par les bulletins trimestriels devraient favoriser l’ancrage durable dans les esprits des savoirs et des savoir-faire. Les épreuves écrites du bac auront lieu aux alentours des mêmes dates du bac actuel. Tous les coefficients du bac ne seront plus concentrés sur la seule épreuve finale du bac. Il y a toujours un doublement des sujets du bac.
2. Un vrai temps consacré à l’orientation
En plus du tronc commun à tous les lycéens composé des classiques et attendus matières suivantes (français, philosophie, Histoire-Géographie et EMC, LV 1 et LV 2, éducation physique et sportive) s’ajoute un nouvel enseignement (les humanités scientifiques et numériques). Pour compléter cet ensemble de matières, chaque élève devra choisir trois spécialités en Première pour n’en conserver que deux en Terminale. Cet étalement dans le temps du choix des spécialités permet de ne se décider qu’à 17 ans au lieu de 16 avec l’ancien système qui supposait qu’on choisisse sa série dès la fin de la Seconde.
A ce moment de la vie, un an fait une énorme différence en matière de connaissance de soi, de maturité, de capacité à se projeter. A cela s’ajoute tout au long des trois années de lycée un accompagnement personnalisé dédié à cette question du post-Bac. Qui dit progressivité du choix dit possibilité pour l’élève d’être proactif dans son parcours d’orientation et donc augure une meilleure réussite dans l’enseignement supérieur qui est actuellement très faible.
3. La valorisation de nouvelles compétences
Aux trois épreuves finales passées en fin de Terminale (la philosophie et les deux enseignements de spécialité), a été ajouté le fameux et tout nouveau « Grand Oral du bac ». Il s’agit durant l’oral de présenter durant vingt minutes devant trois enseignants un projet mené en classe depuis la Première. S’en suivra un entretien. Si elle est précédée d’une pratique régulière de l’oral, d’entraînements fréquents et variés, il n’y a aucune raison pour que cette épreuve tourne au cauchemar. Parler d’un sujet que l’on maîtrise n’est pas si difficile.
Rappelons à cette occasion que la prise de parole en public, également appelée Communication Orale ne s’apprend pas ; elle se pratique ! Enfin, l’argument selon lequel cette épreuve serait tout particulièrement socialement discriminante, repose essentiellement sur un préjugé de classe qui voudrait qu’on s’exprime peu ou mal dans les milieux les plus populaires. Or, il faudrait être sourd pour ne pas reconnaître que le verbe haut et juste, celui qui claque, qui trouble et qui fait mouche vient régulièrement de ces périphéries urbaines, également appelées banlieues ou quartiers sensibles.
Cette réforme ne touche pas à ce qui fait la force et l’intérêt du diplôme : l’anonymat des candidats qui évite d’être jugé sur son faciès, sa réputation ou son passé, le caractère national du baccalauréat qui permet de prétendre à toutes les Ecoles de France et de Navarre après le lycée, la correction par d’autres enseignants qui limite la subjectivité de l’évaluation. A priori les enseignants, plutôt favorables à cette transformation, seront prêts à temps et établissements et rectorats veilleront à ce que le taux de réussite au bac baisse le moins possible. On peut aussi penser qu’il rendra un peu de noblesse et d’intérêt à un examen qui en présente de moins en moins. Enfin, s’il ne résoudra pas tous les problèmes que rencontre l’Education nationale, il devrait au moins permettre que devienne obsolète un très vilain mot : bachotage !
À noter, que pour ceux qui passent le bac en candidats libres, une nouvelle organisation est également prévue, avec des rendez-vous et des évaluations plus régulières tout au long de l’année.
Ce qui ne change pas par contre c’est la nécessité de réviser pour l’obtention du bac, nous proposons une app mobile gratuite en Terminale pour cela. Pour télécharger l’app mobile pour les terminales il suffit de cliquer sur les images ci-dessous, vous aurez accès à des annales. Avec cet app aucun élève ne peut rater son bac 🙂
Hélène Bieber
A propos d’Hélène
Depuis 2013, je suis en charge de l’enseignement « Expression et communication » à l’I.U.T. de Poitiers (site de Niort, département S.T.I.D.) où j’exerce également la fonction de Directrice des Etudes. Titulaire du C.A.P.E.S. de lettres modernes, j’ai enseigné durant 13 ans le français et la littérature au lycée Jean Macé à Niort (79000) à tous les niveaux et dans toutes les sections. Je coordonne depuis plusieurs années les ouvrages que les éditions Ellipses consacrent à l’épreuve de culture générale des BTS.
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