Les épreuves d’admissibilité en culture générale en prepa HEC
L’épreuve d’admissibilité de culture générale en prépa HEC comprend, selon les écoles présentées, une contraction de texte, une synthèse de documents et une dissertation portant sur le thème de l’année. Les coefficients de la BCE en ECG représentent près de 30% des coefficients à l’épreuve de culture générale. Les coefficients de la BCE en ECT accordent 15% des coefficients à cette épreuve. Il est donc essentiel de réussir la culture générale en prépa HEC.
Si vous présentez plusieurs écoles, vous serez amené à composer plusieurs dissertations, ou contractions, ou encore passer les trois épreuves. On se consacre donc ici sur les écrits, les oraux de prépa HEC sont traités ailleurs sur le blog.
Plus l’école que vous visez est bien située dans le classement (classement général ou même classement SIGEM) – Top 3 HEC ESSEC ESCP, Top 5 avec EDHEC, EMLyon – plus les jurys sont sélectifs sur les critères de formulation et de connaissances. L’évolution croissante du nombre d’élèves en écoles de commerce renforce également la concurrence lors de ces concours. En quoi consistent ces épreuves, quels sont les critères de sélection et surtout qu’attendent les jurys des candidats de prépa HEC ?
1. En quoi consistent les écrits de culture générale en prépa HEC ?
Bien comprendre les modalités des épreuves, c’est déjà connaitre les critères d’évaluation des jurys et donc leurs attentes.
1.1 Contraction de texte (épreuve de français)
À partir d’un texte qui comprend entre trois et six pages, vous devez réduire son contenu à un quart de sa longueur (250 ou 400 mots, selon la nature des épreuves), avec une marge de 10% en deçà ou au-delà. Vous devez conserver la logique interne du texte et respecter l’argumentation de l’auteur : les textes traitent en effet de questions diverses (philosophique, littéraire, sociale…) mais défendent toujours une thèse. Vous pouvez vous inspirer de l’exemple de copie de concours contraction de texte HEC 20/20 (2016).
N.B : Vous ne devez laisser paraître aucune marque de subjectivité. Par ailleurs, vous devez conserver la même énonciation (à proscrire : « L’auteur dit que… »).
1.2 Synthèse de documents (épreuve de français)
À l’issue de la lecture de plusieurs documents (en général, trois textes), vous devez :
- introduire les références aux textes, le thème et la question soulevée (problématique)
- répondre à la problématique dans un plan organisé en deux/trois parties (titres apparents présentés sous forme de question)
- comparer les documents au sein de chaque partie
N.B : Tous les documents doivent être traités, faisant apparaître leurs points communs et leurs différences. Ils sont annoncés ainsi : « Le texte de tel auteur (nom à mentionner) évoque… » ou encore « D’après cet auteur (nom à mentionner),… »
Voici un exemple de bonne copie de synthèse ESCP aux concours.
1.3 Dissertation de culture générale aux concours BCE et Ecricome
À partir d’un sujet aux formes variées (une question : « Peut-on encore rêver ? », un groupe de mots : « L’identité » ou encore une citation : « Toute vérité est-elle vraiment bonne à dire ? »), vous devez :
- introduire le sujet : 1.Phrase d’accroche pour capter l’attention du jury – 2. Analyse du sujet – 3. Problématique – 4. Annonce du plan dialectique (I. Thèse – II. Antithèse – III. Synthèse ou plus souvent orientation différente du sujet, ouverture sur d’autres perspectives)
- organiser une réflexion autour d’un plan dialectique en trois parties pourvues d’au moins deux arguments chacun, et illustrés par des exemples issus de vos lectures sur le thème de l’année
- conclure en répondant à la problématique et en ouvrant sur d’autres perspectives
N.B : Ne vous y prenez pas trop tard pour lire des textes, des cours et des œuvres sur le thème de l’année !
Voici deux exemples de dissertations rédigées pour vous montrer comment faire :
- Dissertation corrigée sur le désir en philosophie
- Exemple de dissertation de philosophie sur le désir
2. Critères d’évaluation des correcteurs en culture générale
Comprendre, organiser, bien rédiger…oui, mais encore ? Voici les critères d’évaluation des jurys pour les épreuves de culture générale en prépa HEC, ou plutôt ce qu’il faut absolument éviter.
2.1 Contraction de texte
Ce qui est sanctionné
- un texte mal compris : les idées essentielles n’émergent pas.
- pas de cohérence dans le déroulé : c’est souvent ce qui arrive lorsque le candidat a résumé chaque paragraphe du texte d’origine. L’ensemble est émietté et ressemble à un puzzle et les paragraphes sont juxtaposés sans lien entre eux.
- Un nombre de mots qui dépasse le nombre attendu ou qui ne l’atteint pas.
NB. Soyez vigilant : vous devez indiquer tous les 50 mots le nombre atteint (sinon, vous êtes pénalisé), et surtout, donner le nombre total exact sous peine d’être sanctionné, voire éliminé (cas des copies qui dépassent d’une dizaine de mots, voire plus, et qui mentent en indiquant un « faux » nombre contenu dans la fourchette. Note rédhibitoire : 0/20).
2.2 Synthèse de textes
Ce qui est sanctionné
- l’oubli d’un document
- un texte mal compris
- un plan qui n’obéit pas aux règles basiques de la comparaison : dégager les points communs et les différences. Hors de question d composer un plan où chaque parie traiterait d’un texte sans le nuancer avec les autres.
- mêmes remarques que pour la contraction, concernant le nombre de mots
2.3 Dissertation philosophique
Ce qui est sanctionné
- le hors-sujet, bien sûr, mais aussi l’impression que la copie « ressort » un plan tout fait, d’un corrigé plaqué sur un sujet qui ne correspond pas à la réflexion attendue : le candidat « torture » les textes pour qu’ils « collent » au sujet, le plan est incohérent…
- une copie indigente : pas ou peu de références, ou alors seulement des exemples du café du commerce (banalités, avis personnel, faits divers…)
- à l’inverse, le catalogue de références sans analyse est pénalisé : il ne s’agit pas de recenser des titres, des auteurs ou des faits. Mieux vaut en choisir moins et les traiter intelligemment en les hiérarchisant.
- Pas de plan : on trouve encore à ce niveau d’exigence des copies sans introduction, sans problématique, ne comportant au mieux qu’un paragraphe par partie, au pire, aucun.
Rappel
On ne saurait trop insister sur l’aspect formel de la copie : on ne cesse de le répéter, il est dispensable de maîtriser un minimum orthographe, ponctuation, syntaxe et lexique. Votre copie risque d’être pénalisée même si le contenu est de qualité.
Comment alors dépasser le 18/20 alors, vu les critères de sélection ? Et pourtant, chaque année, des copies atteignent 19 en dissertation voire 20, notamment en contraction et en synthèse.
Secrets de réussite, à partir de copies authentiques :
- une formulation irréprochable ou presque : pas de fautes d’orthographe, une ponctuation maîtrisée, un lexique bien choisi.
- pour la contraction et la synthèse : la copie met en avant l’essentiel des documents, a bien saisi le plan du texte (contraction) et les nuances entre les textes pour pouvoir les comparer (synthèse)
- des connaissances maîtrisées : références à des textes précis et bien analysés, choix de textes originaux (mais pas trop), pour sortir des traditionnels textes attendus selon le thème
- un plan logique, plaisant à suivre, fluide et surtout visible (présentation aérée, bilan-transition, connecteurs logiques)
En résumé, loin d’être parfaites, ces copies ont su répondre aux attentes d’un jury qui se lasse vite des copies informes, malpropres, mal rédigées, indigentes et qui révèlent un manque de connaissances, de méthodes et de clarté dans l’expression.
3. Qu’attendent au juste les jurys de culture générale en prépa HEC ?
Voici quelques conseils pour vous aider à répondre aux attentes des jurys et comprendre ce qu’ils demandent vraiment au candidat.
3.1 La lisibilité de la copie aux concours
Le jury est particulièrement attentif à l’aspect formel de votre copie en culture générale :
- une écriture lisible : soignez la forme de vos lettres, qui doivent ne laisser la place à aucun doute de déchiffrement.
- une présentation aérée : passez une ligne entre chaque partie (par ex, entre l’intro et I. ou encore entre III. et la conclusion).
Petit rappel : quand vous allez à la ligne, un alinea est nécessaire, ainsi qu’un mot de liaison pour montrer la cohérence de votre raisonnement.
- pas d’émiettement de paragraphe : n’émiettez pas votre propos en allant à la ligne de façon aléatoire. Ainsi, un changement de paragraphe, et donc d’idée, nécessite un retour à la ligne, mais pas l’illustration par un exemple, qui appartient au paragraphe.
- l’importance des connecteurs logiques : les mots de liaison (ex : « cependant », « or », « ainsi », « par ailleurs »…) et les bilans-transitions entre les parties (pour la dissertation) sont indispensables à la compréhension de votre devoir.
- une copie propre : combien de copies rendues illisibles en raison de leur malpropreté (ratures, astérisques multiples qui transforment la copie en jeu de piste) ! Ainsi, il est extrêmement maladroit de rayer le dernier paragraphe d’une contraction ou d’effacer fébrilement deçà-delà des mots en laissant des vides : vous trahissez le manque de méthode pour résumer (d’autant que souvent, le plus important est situé à la fin de texte !)
3.2 L’expression soignée
Orthographe, choix du vocabulaire, phrases claires et ponctuation adaptée font l’objet d’une vigilance particulière du jury. Pourquoi ? Quand la pensée est confuse, l’expression l’est aussi : « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément » (Boileau, Art poétique).
3.3 Une longueur raisonnable
« La quantité ne fait pas la qualité »… Autre adage de bon sens. Vous l’aurez compris, c’est évident dans une contraction ou une synthèse où le nombre de mots est limité. Mais c’est la juste mesure qu’il convient d’adopter, et notamment pour la dissertation :
– un équilibre des parties (environ une page et demie de copie de concours, soit une trentaine de lignes) et des paragraphes (entre quinze à vingt lignes pour un argument illustré par un ou plusieurs exemples) dans une dissertation et une synthèse
– une dizaine de lignes pour l’introduction, un peu moins pour la conclusion d’une dissertation
N.B : À proscrire, les copies « fleuves » sans organisation, qui ont une propension au bavardage creux et subjectif.
3.4 La neutralité
Attention à la subjectivité : ces trois exercices permettent de voir si vous savez analyser, synthétiser, réfléchir…Vous devez rester neutre dans une contraction et une synthèse, mais dans une dissertation, aussi : n’utilisez ni le « je », ni le « on ». Le « nous » est un moindre mal, mais si vous pouviez le supprimer aussi…
Voilà. Vous savez tout. À vous de jouer !
Un dernier conseil : entraînez-vous régulièrement à la rédaction pour acquérir méthode, et réflexe afin d’améliorer votre expression et respecter le temps de l’épreuve de culture générale (3h pour la contraction et la synthèse, 4h pour la dissertation), via les annales des concours de prépa HEC. La gestion du temps est un élément dont vous devrez tenir compte.
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Sylvie Sisakoun
A propos de Sylvie
Agrégée de grammaire, professeur de lettres classiques et de culture générale en CPGE à Paris. Formatrice et jury aux épreuves d’admissibilité et d’admission aux concours d’écoles de commerce, CAPES, Agrégation de lettres, et aux concours administratifs EN3S, ENA et ENM.