Chapitres Maths en ECG1
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Cours : Espaces vectoriels & Applications Linéaires
Résumé de cours Exercices Corrigés
Cours en ligne de Maths en ECG1
Résumé de cours, méthodes – Espaces vectoriels/applications linéaires
1. Premières notions sur les espaces vectoriels et les familles de vecteurs
Méthode 1 : Montrer qu’un ensemble est un espace vectoriel.
Pour montrer qu’un ensemble est un espace vectoriel, on montre que c’est un sous espace vectoriel d’un espace vectoriel de référence.
On rappelle quelques espaces vectoriels de référence :
(
-uplets),
(polynômes réels),
(polynômes réels de degré inférieur à
),
(matrices réelles de taille
),
(fonctions réelles de classe
sur un intervalle
),
(ensemble des suites réelles), etc.
On rappelle que pour montrer qu’un ensemble est un sous espace vectoriel de
, on montre qu’il est non vide (on montre que
est dans
) et que pour tout
pour tout
Exemple :Montrer que les espaces suivants sont des espaces vectoriels :
Réponse :
Clairement
Soit et soit
Montrons que
Pour voir cela, écrivons :




On rappelle que si sont des vecteurs d’un
-espace vectoriel
on appelle
le sous espace vectoriel formé par toutes les combinaisons linéaires des vecteurs
:
En conséquence si l’on reconnaît dans une partie de de l’espace vectoriel
une écriture de la forme
on peut conclure que
donc
est un sous-espace vectoriel de
Exemple : Montrer que l’ensemble suivant est un espace vectoriel :
Réponse : On remarque que
si, et seulement si,
Donc avec
Si bien que est un sous-espace vectoriel de
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Méthode 3 : Montrer qu’une famille est une famille libre dans un -espace vectoriel.
Voici quelques méthodes que l’on peut essayer, la méthode étant la plus importante :
La famille
est libre si, et seulement si,
Pour démontrer que la famille
est libre, il est en général plus simple de prouver que
et que la condition
où
est impossible.
Pour montrer qu’une famille de vecteurs
est libre, on revient généralement à la définition, c’est-à-dire que l’on se donne
tels que
et on montre que
Si l’on sait que la famille
est libre, pour démontrer que la famille
est libre, il suffit de montrer que la relation
où
est impossible.
Voici, en vrac, quelques idées qui peuvent aussi servir à montrer qu’une famille est libre :
Une famille de polynômes de degrés échelonnés (c’est-à-dire de degrés entiers deux à deux distincts, donc ne contenant pas le polynôme nul) est libre.
Lorsque l’on doit montrer qu’une famille de fonctions est libre, il peut être utile de prendre des valeurs de
bien choisies.
Toujours avec des fonctions, il peut être parfois intéressant d’utiliser des propriétés d’analyse (continuité, dérivabilité, etc).
Exemple : Montrer que est libre dans
Réponse :
On pourrait prendre des valeurs particulières pour mais on va procéder autrement. On se donne trois réels
et
tels que
montrons que







Pour montrer qu’une famille de vecteurs
de
est génératrice de
, on montre que
En pratique, pour tout
on cherche des scalaires
tels que
Dans le cas où l’on sait que
pour démontrer qu’une famille de vecteurs
de
est génératrice de
il suffit de prouver que pour tout
est combinaison linéaire de vecteurs de
Exemple : On se place dans
On note avec
et
On note
et
Montrer que
est un système générateur de
Réponse : On pose
De simples calculs montrent que
et
les vecteurs
et
qui engendrent
sont combinaisons linéaires de vecteurs de
donc
On cherche des réels
tels que
On obtient le système :
En formant
et
on obtient
alors









2. Espaces vectoriels de dimension finie
Méthode 5 : Montrer qu’une famille est une base.
On rappelle qu’une base est une famille libre et génératrice. En général, vous devrez justifier ces deux propriétés successivement. Je ne peux que vous conseiller de revoir les définitions et les méthodes du précédentes !
Remarque : Il est indispensable de noter les bases sous forme de listes, puisque l’ordre des éléments d’une base est important pour écrire les coordonnées des vecteurs.
Exemple : Soit
1) Montrer que est un espace vectoriel.
2) Donner une base de
Réponse :
1) La méthode est classique. est une partie non vide (car contenant le polynôme nul) de l’espace vectoriel
On se donne
et
Montrons que
Pour cela, on montre que
En effet,
.
Ainsi, est un sous espace vectoriel de
donc c’est un espace vectoriel.
2) Soit On écrit
et on cherche des conditions nécessaires et suffisantes sur
et
pour que
On écrit donc :
Ainsi La famille
étant libre car c’est une famille de polynômes ayant des degrés échelonnés, la famille
est une base de
car c’est une partie libre et génératrice de
Méthode 6 : Calculer la dimension d’un espace vectoriel.
On rappelle qu’un espace vectoriel de dimension finie est, par définition, un espace vectoriel ayant une famille génératrice finie. On peut montrer (c’est dans votre cours) qu’un tel espace non réduit à admet des bases ayant un nombre fini d’éléments et que ces bases ont toutes le même nombre d’éléments.
En pratique, lorsque l’on demande de calculer la dimension d’un espace vectoriel, on essaie d’en trouver une base et on compte le nombre d’éléments de cette base.
Cas particuliers à connaître parfaitement :
Si
De plus, la famille
avec
(le
étant en
-ème position) est une base de
appelée base canonique.
Si
et la famille
est une base de
appelée base canonique.
Si
Exemple : Montrer que l’ensemble suivant est un espace vectoriel et calculer sa dimension :
Réponse :
est non vide car il contient le polynôme nul.









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Lorsque est un espace vectoriel de dimension finie
, pour montrer qu’une famille
de
est une base, il suffit de montrer qu’elle est libre et qu’elle contient
éléments (le même nombre que la dimension) ou bien il suffit de montrer qu’elle est génératrice et qu’elle contient
éléments.


Réponse :
Montrons que est libre. Pour cela, on se donne trois réels
et
tels que
On récupère le système suivant :
En faisant on obtient
En sommant les deux dernières lignes, on a Ainsi
puis
La famille
est donc libre.



Remarque : Naurions pu montrer en premier que la famille était génératrice pour en déduire que c’est une base. Mais il est généralement plus facile de montrer que c’est une famille libre.
3. Somme de sous-espaces vectoriels
Méthode 8 : Montrer qu’un espace vectoriel est la somme de deux sous espaces vectoriels.
Soit un espace vectoriel et soient
deux sous espaces vectoriels de
Pour montrer que
on doit montrer que pour tout élément
il existe
et
tels que
On pourra utiliser la méthode d’analyse-synthèse décrite dans la méthode 8.
Pour déterminer
il faut trouver l’ensemble des
de
tels qu’il existe
tels que
Lorsque de plus
on dit que la somme est directe et on écrit
Exemple : Donner une base de avec
et
Réponse :
Soit et on cherche des conditions nécessaires et suffisantes sur
et
pour que
Le plus simple est de procéder par analyse-synthèse, c’est-à-dire que l’on suppose que
et on cherche des conditions nécessaires sur
et
Lors de la synthèse, on vérifiera que les conditions trouvées lors de l’analyse sont suffisantes.
Analyse : On suppose que ainsi il existe
et
tels que
Comme il existe
tels que




On rappelle que pout résoudre un tel système, il faut l’échelonner. L’opération donne :
Puis en faisant on a
Et finalement, en faisant il vient :
La dernière ligne donne soit

















On note
lorsque
est somme directe des sous-espaces
et
on dit alors que
et
sont des supplémentaires de
Soit
un espace vectoriel et
deux sous-espaces vectoriels de
Pour montrer que
on doit montrer que :
On rappelle aussi que
si, et seulement si, tout élément
se décompose de manière unique sous la forme
avec
et
La principale difficulté consiste à prouver que
Pour cela, on peut utiliser la méthode d’analyse-synthèse :
La première phase est l’analyse :
étant un vecteur quelconque de
on suppose que l’on peut écrire
avec
et
En utilisant les propriétés des sous-espaces
et
on détermine
et
(on remarquera que si l’on a trouvé par exemple
alors
).
Puis dans la phase « synthèse », on introduit les vecteurs
et
obtenus dans l’analyse et on vérifie que
et
Important : Si dans l’analyse, on a obtenu une unique valeur pour
et pour
donc unicité de la décomposition si elle existe, alors on peut conclure à l’issue de la synthèse que
Exemple : Montrer que :
où
est l’ensemble des fonctions de
dans
est l’ensemble des fonctions paires de
dans
et
est l’ensemble des fonction impaires de
dans
Réponse : Il est facile de voir que et
sont des sous-espaces vectoriels de














Puis en utilisant la parité (resp. l’imparité) de (resp. de
), on a :




soit
Cela donne
On en déduit que si et
existent, elles sont uniques, cela termine l’analyse.
Synthèse : Il faut vérifier que les fonctions et
trouvées ci-dessus conviennent, c’est-à-dire que
est paire,
est impaire et



est donc paire et on montre de la même façon que
est impaire
Soit
un espace vectoriel de dimension finie et
et
deux sous-espaces vectoriels de
Pour montrer que
il est en général plus simple de montrer que :
et
On retiendra de plus que :
Lorsque
est de dimension
de base
dans le cas où
les sous-espaces vectoriels
et
sont supplémentaires dans
Si
si
est une base de
et
est une base de
alors la famille
est une base de
dite adaptée à la somme directe.
Exemple : Montrer que :
avec
et
Réponse : On pose et



















4. Applications linéaires
Méthode 11 : Montrer qu’une application est linéaire.
Soient et
deux
-espaces vectoriels. Soit
une application. Pour montrer que
est linéaire, en général on revient à la définition, c’est-à-dire que l’on montre que pour tous vecteurs
et pour tout
Il est aussi possible d’utiliser le fait qu’une combinaison linéaire d’applications linéaires est linéaire et que la composée d’applications linéaires est linéaire (attention quand même aux espaces vectoriels de départ et d’arrivée).
On rappelle que si et
sont de dimension finie, alors
est de dimension finie et
Piège : Lorsque l’on demande de montrer qu’une application est un endomorphisme de
, on doit montrer :
la linéarité de
,
si
alors
\noindent Le dernier point est trop souvent oublié.
Exemple : Montrer que les applications suivantes sont linéaires :
1) définie par : pour tout
2) définie par : pour tout
est le reste de la division euclidienne de
par
Réponse :
1) Soit Cela signifie que le degré de
est inférieur à
Celui de
est donc inférieur à
et donc celui de
est inférieur à
Ainsi
Soient et
On a
.
Ainsi est un endomorphisme de
2) Soient et
montrons que
Ici l’expression de
n’est pas explicite comme dans les deux premiers exemples. Faisons la division euclidienne de
et
par
: il existe
et
dans
tels que :
et
En multipliant la deuxième ligne par et en sommant les lignes, on a :












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Par unicité du reste de la division euclidienne de




Ainsi est un endomorphisme de

Dans certains exercices, on vous demandera de définir une application linéaire vérifiant certaines conditions. Il peut être utile de définir alors l’application linéaire seulement sur une base (éventuellement bien choisie). La linéarité permettant de la définir sur tout l’espace.
En effet, soit une application linéaire entre deux
-espaces vectoriels
et
Supposons que l’on connaisse
sur une base de
disons
Alors si
on peut écrire
avec
Ainsi
On a la conséquence suivante très intéressante : pour montrer que deux applications et
linéaires sont égales, il suffit de vérifier qu’elles sont égales sur les éléments d’une base.
Exemple : Soit un espace vectoriel de dimension finie. Soit
un sous espace vectoriel de
Montrer qu’il existe un endomorphisme de
dont
soit le noyau.
Réponse : Si l’application
convient. Dans la suite, on suppose que
On note
et on se donne
une base de
. On complète cette famille libre en une base notée
de
grâce au théorème de la base incomplète.
On définit de la façon suivante :
si
et
si











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Si est une application linéaire entre deux espaces vectoriels
et
le noyau de
noté
est le sous-espace vectoriel de
défini par :
Le noyau est généralement facile à déterminer, il suffit de résoudre l’équation
Remarque : Une application linéaire est injective si et seulement si Dès que l’on rencontre une question portant sur l’injectivité d’une application linéaire, il faut faire le lien avec le noyau.
Exemple :
Déterminer le noyau des applications linéaires suivantes :
1) définie par
2) définie par
Réponse :
1) Soit On a donc :
ainsi on a le système suivant :
La somme des deux premières lignes donne : puis
et
Ainsi
L’inclusion contraire est évidente, donc
En particulier, cela montre que est injective.
2) Soit cela signifie que
soit










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Soient un espace vectoriel de dimension finie et
un espace vectoriel (pas nécessairement de dimension finie) et
Le théorème du rang donne la relation
En conséquence, pour démontrer que il suffira de montrer que
et d’utiliser le théorème du rang lorsque
est une espace vectoriel de dimension finie.
Remarque : Le théorème du rang ne veut pas dire que !
Exemple : Soient un espace vectoriel de dimension finie et
Montrer l’équivalence entre les propriétés
i)
ii)
iii)
Réponse : On va prouver que i) ii)
iii)
i).
On suppose que











































