Les cycles et les crises en cours d’économie en prépa HEC
Il n’y a pas de secret, pour réussir l’épreuve d’économie en prépa HEC il faut, dans un premier temps, bien assimiler la méthodologie de la dissertation en ESH. Puis, il est impératif de se concentrer sur le programme d’économie en prépa HEC : les notions clés, les termes récurrents, les définitions, les auteurs ; brefs les attentes du jury aux concours de prépa HEC.
L’épreuve d’ESH est celle avec le plus haut coefficient en ECG. Par conséquent, maîtriser les cycles et les différentes crises mondiales est un atout indéniable car cela permet à l’élève de prépa ECG en France de manipuler différents concepts et donc de pouvoir facilement argumenter.
Cycles, crises, comprendre l’économie en prépa HEC
L’intérêt des cycles en économie pour les cours prépa HEC
Les économistes se sont intéressés à l’explication de l’évolution des variables économiques sur le long terme notamment avec le problème du décollage des pays industrialisés et le passage d’une économie malthusienne à une économie développée (GALOR et WEIL 2000). Les économistes ont ainsi analysé les facteurs à l’origine de l’accumulation des richesses (cf. théories de la croissance). Mais ces analyses ne rendent pas compte d’un phénomène pourtant récurrent : les fluctuations ou les cycles économiques !
A la vision dualiste des fluctuations de la croissance économique, qui a pu se justifier entre 1945 et 1973 (croissance keynésienne et fordiste), a succédé une vision intégrée (croissance qui s’accompagne de fluctuations). Celles-ci sont inhérentes au processus de croissance. Avec des individus plus libres de leur choix dans un environnement incertain, avec le désengagement progressif de l’État dans une économie plus ouverte et mondialisée, les fluctuations sont alors le prix à payer pour une économie à la recherche de la croissance d’antan.
Définir et caractériser les cycles et les crises en ESH
Les fluctuations sont des « évolutions alternées et assez rapides des variables économiques autour d’une tendance à long ou moyen terme ». Dans le cas spécifique où elles présentent une forme de régularité dans leur amplitude et dans leur périodicité on peut parler de cycles.
Les travaux de BURNS et MITCHELL (1946) ont proposé de définir le cycle économique comme une alternance de phases d’expansion et de récession affectant simultanément la plupart des séries macroéconomiques.
Les caractéristiques des cycles en cours d’économie :
- La synchronisation de l’évolution de plusieurs séries désigne un co-mouvement
- Les phases de récession ont une durée plus courte
- On dénombre 4 phases : expansion, maximum, contraction, minimum
On a deux explications relatives à l’origine et à l’évolution des cycles en économie : cycles déterministes vs cycles stochastiques
- Analyse déterministe : on explique de façon endogène l’évolution cyclique de variables économiques qui expliquent les phases de croissance, de retournement, de décroissance et de reprise.
- Analyse stochastique : les cycles sont issus de chocs générés de façon aléatoire. Ceci renvoie à l’analyse des fluctuations en termes d’impulsion-propagation, initiée par FRISCH (1933) et SLUTSKY (1937), reprenant la parabole du cheval à bascule de WICKSELL (sous l’effet d’une impulsion initiale, le choc se propage progressivement à l’ensemble du système économique, donc une fluctuation courante est due à un choc courant ainsi qu’à des chocs antérieurs).
Analyse factuelle des cycles en économie en prépa HEC
Cours ECG : Analyse historique des cycles en économie en prépa HEC
Le cycle moyen : JUGLAR fut l’un des premiers auteurs à chercher à mettre en évidence statistiquement des cycles en 1860. Il a étudié la France, l’Angleterre et les USA pour décrire le cycle des affaires.
- Il a parlé du phénomène de la périodicité des crises et a décrit les fluctuations en termes de « prospérité, crise et dépression ou liquidation ».
- La liquidation est présentée comme la conséquence logique de la prospérité, associée à des avances bancaires qui entretiennent le processus, jusqu’à ce que la Banque centrale constate l’écart positif grandissant entre le montant des traites qu’elle a réescomptées et son encaisse, qui garantit la valeur de la monnaie. La crise résulte du brutal arrêt des opérations de réescompte. La reprise, à son tour, devient la conséquence de la liquidation : l’encaisse de la Banque centrale s’étant largement reconstituée, il devient possible d’accorder des crédits à des taux d’intérêt bas qui relanceront l’activité.
- Il a mis en évidence des cycles courts de 8 ans environ. Le cycle moyen est un cycle dont la périodicité est comprise entre 6 et 11 ans. Il est généralement qualifié de cycle majeur des affaires ou cycle conjoncturel.
A la recherche des cycles longs : les fluctuations les plus longues et pertinentes pour l’analyse de la croissance économique (prépa HEC) sont celles dont la périodicité est comprise entre 40 et 60 ans, avec une durée moyenne de 53 ans. Elles correspondent aux cycles de KONDRATIEV.
- Il avait analysé, entre 1910 et 1920, 21 séries statistiques chronologiques pour différentes productions et consommations de plusieurs pays industrialisés.
- KUZNETS, en 1940, va mettre en évidence 3 cycles Kondratiev :
- 1780-1851 avec un pic en 1810-1817 : c’est la la révolution industrielle caractérisée par le développement de l’industrie textile, du fer et des grandes industries
- 1851-1896 avec un pic en 1875 : c’est le cycle dit bourgeois, mettant en exergue le développement des routes, chemins de fer, industries du charbon et du fer
- la phase ascendante de la 3e vague se situant entre 1896 et 1950 : c’est le cycle dit néo- mercantiliste lié au développement de l’électricité et de l’industrie automobile
- Certains auteurs ont même parlé d’un 4ème cycle Kondratiev dont la phase de retournement se situerait aux alentours du 2nd choc pétrolier (ce n’est pas un retournement en niveau mais une baisse du rythme d’accumulation).
- Selon KONDRATIEV, chaque vague serait une enveloppe de 2 à 3 cycles de conjoncture plus courts. Il remarqua que la phase de contraction était celle pendant laquelle les découvertes et les inventions importantes faisaient leur apparition.
- SCHUMPETER systématise cette observation pour proposer une théorie explicative du cycle long, qui serait liée aux innovations technologiques majeures constituant une révolution industrielle. Ainsi la croissance capitaliste est fondamentalement cyclique dans un processus de destruction créatrice :
- Les phases ascendantes (d’expansion) seraient liées aux innovations majeures, à leur diffusion par grappes technologiques. Ces situations permettent à ces entrepreneurs innovants d’acquérir temporairement une situation de monopole leur permettant de rentabiliser de telles innovations, ce qui accroît la demande de crédits et donc le taux d’intérêt. Cela va néanmoins attirer d’autres entrepreneurs « suiveurs » rendant le marché plus concurrentiel.
- Les phases descendantes (de contraction) correspondraient à l’épuisement de leurs effets positifs et au développement des retombées négatives. Les entrepreneurs suiveurs ne peuvent plus faire face au poids des taux d’intérêts trop élevés et l’emploi et la demande se dégradent : cela entraîne un processus de liquidation de l’économie.
- SCHUMPETER propose donc une théorie des cycles endogènes au sein de laquelle les structures de marché monopolistiques et concurrentielles s’enchaînent.
Le cycle court des stocks de KITCHIN : un problème d’information
- L’activité productive peut être perturbée par une gestion des stocks erratique se traduisant par de très courtes périodes de hausse du niveau des stocks suivies par de très courtes périodes de liquidation des stocks. Le tout constitue un cycle court de 40 mois observé par KITCHIN (1923).
- Pour lui, ces « cycles mineurs », ou hypocycles, ont des causes psychologiques car ils sont associés aux comportements d’investissement en stocks (matières premières, marchandises en cours de fabrication et articles finis).
- En effet, une information imparfaite sur l’évolution de la demande conduit à établir des stocks de sécurité. Une croissance continue de la demande, qui ne peut être satisfaite par les stocks constitués en période de faible demande, engendre une accélération de l’investissement en stocks. Inversement, un ralentissement du taux de croissance de la demande conduit à un désinvestissement en stocks. Il se produit alors une baisse de l’activité économique qui ne s’arrêtera que lorsque les excédents des stocks seront jugés éliminés.
Quelques propriétés de cycles économiques actuels : selon BURDA, WIPLOSZ (1998) et KEMPF (1995), les cycles conjoncturels présentent au sein des pays développés à économie de marché certaines propriétés :
- Le PIB des pays industrialisés fluctue autour de sa tendance de manière récurrente mais irrégulière autour d’un cycle moyen de 5 à 8 ans.
- Les écarts du PIB par rapport à sa tendance sont faibles dans les pays développés.
- Les composantes de la demande privée, l’emploi et les heures travaillées et la productivité apparente du travail sont pro-cycliques (DANTHINE ET DONALDSON, 1993) alors qu’en moyenne les dépenses courantes publiques sont acycliques et le taux de chômage est contra-cyclique (voir loi d’OKUN).
- Les agrégats monétaires, le crédit distribué et la vitesse de circulation de la monnaie sont pro-cycliques.
- Certaines variables (stocks, cours des actions, encaisses réelles…) précèdent systématiquement (ce sont des indicateurs avancés) le PIB dans le cycle et d’autres (inflation, chômage…) le suivent systématiquement (indicateurs retardés), tandis que d’autres coïncidents (le taux d’intérêt).
- L’investissement varie plus que le PIB et la consommation moins. Tandis que les importations et exportations sont très volatiles.
- Les fluctuations de la production sont plus importantes dans les PED que dans les pays développés (PRASAD et al. 2003).
Théories économiques des crises en économie en prépa HEC
Les théories économiques modernes accordaient traditionnellement une place secondaire aux crises. Les économistes qualifient alors de crise la phase descendante du cycle économique, en réaction avec un ralentissement de la productivité, une flambée du prix international des matières premières ou encore une perte de confiance en la stabilité du système financier national.
Observation des faits et émergence du concept moderne de crise
Les crises de l’Ancien Régime : les crises de sous-production. L’agriculture fut jusqu’au XIXe siècle à l’origine des crises à cause de variations climatiques inattendues qui engendraient une sous-production et donc une montée des prix et une baisse des revenus agricoles : crises frumentaires. La variable d’ajustement est la démographie puisque c’est la mortalité qui vient réajuster l’écart entre les ressources agricoles et les besoins de la population. La théorie de la population de MALTHUS est la représentation que se donnent les contemporains de ces évènements dramatiques.
L’affranchissement des rythmes naturels. La crise est caractérisée par une contraction brutale de la production, chute des prix, faillites nombreuses, montée du chômage et recul du salaire. Au XIXème siècle et au début du XXème, l’expansion se réalise autour d’industries motrices qui exercent des effets d’entraînement. L’accroissement de la production est accompagnée d’une tendance inflationniste et d’une augmentation de la masse salariale, ce qui entraîne une progression de la demande et l’expansion se généralise jusqu’à ce que le système ne puisse plus absorber la production. Les anticipations deviennent alors pessimistes et la bourse s’effondre : c’est la crise qui se propage par réactions en chaîne.
Premières théories des crises économiques en prépa HEC
Pour les économistes classiques, il ne peut y avoir de crises si l’État n’intervient pas dans l’économie car le marché est à même d’assurer l’équilibre général (Walras).
Toutefois, MARX, poursuivant les travaux fait par SISMONDI, pense que la crise est rendue possible par le fait que l’économie capitaliste a dissocié consommation et production. L’accumulation du capital faite par les entreprises obéit à une volonté de profit immédiat et ne tient pas compte pour autant de la demande effective. Pour maximiser son profit, le capitaliste va faire pression à la baisse sur les salaires provoquant sous-consommation et surproduction par rapport à la demande effective. Ainsi la théorie marxiste explique la crise par des raisons structurelles et non conjoncturelles.
Pour AFTALION, la crise provient de la surcapitalisation : l’investissement net est stimulé par l’élévation de la demande finale très vive dans la période d’expansion. Or, il y aura toujours un décalage qui engendrera une situation de surcapacité de production. Ainsi, par application du principe de l’accélérateur, l’accumulation de capital est sur-proportionnée par rapport à la demande, d’où une surcapitalisation en période d’essor.
Pour Keynes, la phase d’expansion s’explique par une forte « efficacité marginale du capital » conduisant les entreprises à surinvestir à cause de prévisions excessives par rapport à l’élévation du coût du capital et du taux d’intérêt. Cette situation de déséquilibre déclenche un retournement des anticipations : la crise naît de l’effondrement de l’écart entre rendement escompté du capital et taux de l’intérêt. Pour sortir de la crise, il faudra donc baisser le coût du crédit et augmenter les investissements publics.
Pour Schumpeter, l’innovation surgit par grappe provoquant une période d’investissements massifs, puis, une fois l’effervescence passée, les perspectives de profit se détériorent jusqu’à la prochaine innovation. Cependant, la bureaucratisation annihile l’innovation et donc le capitalisme est voué à une mort certaine.
Les théories explicatives des mouvements longs en économie ESH
Selon LESCURE, la période longue d’expansion inflationniste 1850-1873 repose sur la construction rapide et intense du réseau ferroviaire en France, en Angleterre et en Allemagne.
KONDRATIEV considère que le retournement de conjoncture serait dû à l’épuisement des capacités de rentabilité des investissements.
TROTSKI refuse toute automaticité du cycle qu’il considère influencé par des facteur exogènes variables selon les cas : guerre, conquêtes coloniales, découvertes de nouvelles ressources, révolutions, etc.
SCHUMPETER étend sa théorie aux mouvements longs : en fin de phase , de nouvelles innovations émergent donnant lieu à une longue phase d’expansion.
Les crises économiques depuis le XXe siècle en éco en prépa ECG
La « grande crise » – cours d’économie en prépa ECG
Ses origines sont multiples :
- Une transformation économique : des PME du XIX° siècle n’ayant aucune influence individuellement sur les conditions du marché, à de grandes firmes fortement concentrées qui permettront de rendre plus docile la main-d’œuvre.
- Une transformation sociale : la présence de forts syndicats a enrayé dans la dépression le processus de restauration du profit, alors qu’est mis en place le taylorisme pour concentrer la main-d’œuvre et ainsi mieux la maîtriser.
- Une transformation technique, culturelle et politique : la deuxième révolution industrielle (automobile, électricité) s’accompagne d’une nouvelle idéologie productiviste (fordisme, travail à la chaîne, production de masse) et se développe grâce au soutien étatique aux grandes compagnies.
Les explication de la crise de 1929. Pour GALBRAITH, la crise naît essentiellement de la surproduction et de l’écart qui s’est creusé entre 1919 et 1929 entre l’élévation de la productivité industrielle (+43%) et la quasi-stagnation des salaires et des prix. Il en résulte un important accroissement des profits qui soutient les dépenses des classes aisées, alimenta la spéculation boursière et encouragea un niveau élevé d’investissement.
Des facteurs ont amplifié la crise :
- La répartition très inégalitaire des revenus : 5% de la population percevaient environ le tiers du revenu total.
- Les effets pervers de la forme dominante des structures industrielles : le rôle des holdings.
- L’aggravation de la dépression par la politique économique (avant le New Deal) pour stopper la déflation (hausse des tarifs douaniers, entêtement dans l’équilibre budgétaire…). KINDLEBERGER considère que la propagation internationale de la crise est due essentiellement à l’absence de leadership.
La réaction face à la crise et la reprise: la reprise s’est faite que très tard du fait de l’action syndicale qui a obtenu des salaires rigides à la baisse. Cf. relance keynésienne, New Deal et Fordisme
La période contemporaine : de 1945 à 1973
Le contexte peut être caractérisé ainsi :
- Une transformation technique : le processus de concentration s’intensifie et les holding se développent et mettent en place des stratégies d’expansion planifiées pour augmenter son pouvoir de marché. Le fordisme se généralise : production de masse et consommation de masse.
- Une transformation sociale :
- la consommation est désormais normée avec l’émergence de modèles de consommation sous l’apparence du « libre choix du consommateur ».
- phénomène de consommativité (Baudrillard)
- nouveau mode de vie (division du travail, aménagement des espaces urbains et ruraux).
- Une transformation économique : expansion de l’économie-monde occidentale sous l’impulsion des firmes multinationales et de l’internationalisation du capital. Double évolution de la division du travail :
- hiérarchisation accrue des économies des pays industrialisés du « centre » développé du Nord (États-Unis, RFA, Japon) voyant se concentrer des activités stratégiques.
- processus de décolonisation politique qui entraîne un sous-développement massif de la période.
Les explication de la crise dans les années 1970
La crise apparaît face au malaise social (1966-68) et face à la crise de l’énergie (1973-74) qui déclenche une crise qui annoncera le retour des cycles classiques et le phénomène nouveau de stagflation.
Les économistes libéraux « néoclassiques » considère que le libre jeu de la concurrence et la libre formation de tous les prix, y compris du salaire, peuvent conduire à un équilibre si l’État n’intervient pas en matière économique.
- La « turbulence » désignant les années 1970 serait déclenchée par un effet externe (les chocs pétroliers de 1973 et 74) et amplifiée par des facteurs internes (rigidité à la baisse des salaires, interventionnisme étatique dans l’optique keynésienne).
- Ainsi, l’interventionnisme étatique aurait perturbé l’équilibre de l’économie. Pour les tenants de l’« économie de l’offre» (« Reagan-economics »), s’appuyant sur les travaux de l’école du Public choice (BUCHANAN), montrent que l’État est envahissant et stérilisant. Ainsi, pour les économistes de l’offre, il faut :
- Réduire la pression fiscale, surtout sur les revenus élevés dans le but de :
- effectuer un transfert des revenus vers les pauvres, créateurs de richesses nouvelles.
- stimuler l’épargne et l’investissement
- élever le niveau de vie général (théorie du ruissellement : sauf destruction ou thésaurisation, les revenus des individus les plus riches sont in fine réinjectés dans l’économie, soit par le biais de leur consommation, soit par celui de l’investissement notamment via l’épargne)
- Libérer le marché du travail (déréglementation )
- Critique : peu d’efficacité toutefois, sauf dans la libération des prix selon VON HAYEK, la crise s’expliquerait par l’inflation de crédit des politiques keynésiennes (théorie monétaire du surinvestissement).
Pour les keynésien : la crise est organique.
- BARRERE la présente comme une crise d’un nouveau type, c’est une « crise organique » car elle provient d’un dérèglement du système de production et de répartition résultant de la baisse relative du « revenu net disponible » pour l’épargne et l’investissement menant à la crise.
- Pour MINSKY (1986), la stabilité engendre l’instabilité, le capitalisme lui-même se déséquilibrant intrinsèquement : se lassant de profits modérés, les investisseurs en période de croissance commencent à prendre des risques plus élevés, mettant en péril la stabilité du système (paradoxe de la tranquillité). Dès lors, seule une régulation financière peut permettre de limiter la spéculation.
Du point de vue marxiste :
- Les travaux de BARRERE-KEBADJIAN-WEINSTEIN montrent que le capitalisme d’après- guerre est caractérisé par deux caractères contradictoires à l’origine de la crise :
- un régime intensif d’accumulation
- la mise en place de formes structurelles institutionnalisées portant la négation des caractères capitalistes.
- Les travaux de DUMENIL ET LEVY critiquent la financiarisation et sa fragilité, le « capital usuraire ». Alors que dans les années 1970, l’inflation permettait d’accroître les transferts des prêteurs vers les emprunteurs (entreprises), on l’éradique après 1979, ce qui conduit à une captation sur les profits des secteurs productifs, entraîne la perpétuation du chômage et explique la faiblesse de l’investissement.
L’approche du courant « régulationniste »
C‘est l’école d’économistes français d’inspiration marxiste et cambridgienne dont les premiers travaux remontent à 1975 et qui s’est attachée à l’étude de la crise contemporaine à partir d’une analyse historique comparative.
- Pour BOYER, il y aurait eu, jusqu’à la « grande crise » contemporaine, trois régimes d’accumulation :
- XIXème siècle, début XXème → L’accumulation à dominante extensive : coopération simple dans le travail, faibles gains de productivité, les salariés vivent de biens extérieurs à la sphère capitalistique.
- entre deux guerres pour les États-Unis et la France à L’accumulation intensive sans consommation de masse : taylorisme, forts gains de productivité, diffusion de la consommation de biens manufacturés, prépondérance des investissements.
- après 1950 à L’accumulation intensive avec consommation de masse : fordisme, forts gains de productivité, contractualisation des revenus salariaux (sur contrat), dynamique simultanée de la consommation et de l’investissement, internationalisation du capital.
Ils distinguent les petites crises (celles du cycle JUGLAR) et les grandes crises. Ces dernières naissent :
- Soit d’un mode de régulation devenu impuissant face à des enchaînements conjoncturels défavorables, ce qui va déstabiliser le régime d’accumulation.
- Soit de l’arrivée aux limites des formes institutionnelles qui conditionnent le régime d’accumulation. La crise contemporaine s’explique par un épuisement du fordisme
Un autre article du blog traite de la crise des subprimes de 2008, cet article pourra illustrer une crise encore plus récente.
C’est un point fort pour un élève de prépa HEC que de maîtriser les cycles et les crises en cours d’économie surtout lorsque l’on est dans une prépa ECG en France. La réussite en ECG2 des concours des écoles de commerce post-prépa ne dépend pas que de cela mais réussir l’épreuve d’ESH permet de prendre de l’avance. Les deux années de prépa sont faites pour apprendre à utiliser ces exemples, à emmagasiner et à ficher des notions clés de l’économie pour enrichir sa dissertation et sa culture générale en colle en prépa HEC.
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