Chapitres Maths en MPSI, PCSI, MP2I, PTSI
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Cours : Raisonnement et récurrence en maths sup
Résumé de cours Exercices Corrigés
Cours en ligne de Maths en Maths Sup
Ce résumé de cours et de méthodes sur les récurrences et raisonnements de début d’année vous servira tout au long de vos années de CPGE. Il est primordial de maitriser ces raisonnements et de les comprendre en profondeur. Faites appel à un enseignant à domicile en maths si vous en ressentez le besoin.
1. Assertions et opérations en MPSI, PCSI, MP2I et PTSI
Une assertion ou proposition mathématique est une phrase qui est soit vraie soit fausse.
Par exemple, l’assertion
» la fonction
est croissante sur
» est fausse ; mais l’assertion » pour tout réel
» est vraie.
1.1 Quantificateurs mathématiques en maths sup
Notations :
: quelque soit, pour tout
: il existe (au moins un)
: il existe un unique.
Ces quantificateurs sont des symboles mathématiques, donc à n’utiliser que dans le langage mathématique : ils ne doivent pas s’utiliser comme des abréviations dans des phrases en français.
Par exemple : soit vous écrivez en toutes lettres » pour tout réel
,
est positif » ; soit vous écrivez en langage mathématique »
« .
Il est possible d’utiliser successivement plusieurs quantificateurs, à condition qu’ils concernent des variables différentes. Dans ce cas, il est important de choisir l’ordre dans lequel vous introduisez vos variables.
Comparez
![]()
![]()
(1) est vraie et (2) est fausse.
Dans (1),
est choisi après
donc il dépend de l’élément quelconque
que l’on se donne.
En revanche dans (2),
est choisi avant les réels
donc doit être le même pour tous les
. Un tel entier n’existe pas.
Les quantificateurs doivent se trouver avant la propriété et non après !
On peut intervertir deux »
» ou deux »
» consécutifs
c’est à dire si
est une propriété définie pour
et
,
![]()
peut s’écrire
![]()
![]()
peut s’écrire
.
Pour pouvoir intervertir un »
» et un «
» un raisonnement précis est indispensable et en général non évident !
1.2 Opérations et, ou, non sur les assertions.
Si
et
sont deux assertions, on peut définir les assertions
qui est vraie lorsque les deux sont vraies et fausse sinon.
qui est vraie dès que l’une au moins est vraie (les deux peuvent être vraies : on dit que le « ou » est inclusif). Elle est donc fausse si les deux sont fausses.
L’assertion non
est vraie si
est fausse, et fausse si
est vraie.
exemple : si l’assertion
est
, l’assertion non
est
.
Si
est une assertion dépendant de ![]()
… la négation de ![]()
est
.
… la négation de ![]()
est
.
Si
et
sont deux assertions,
…
est
![]()
…
est
.
aux déplacements de parenthèses
(
)
n’est pas équivalent à
ou
.
Par exemple
L’assertion
(
est pair ou impair) est vraie alors que l’assertion
(
est pair)
ou
est impair) est fausse.
1.3. Connecteurs logiques
Soient
et
deux assertions.
Implication ![]()
C’est l’assertion (
ou
).
Elle signifie que « si
est vraie, alors
est vraie ».
On peut lire
par
pour que
soit vraie, il suffit que
soit vraie.
est une condition suffisante pour que
soit vraie.
il est nécessaire que
soit vraie pour que
soit vraie.
est une condition nécessaire pour que
soit vraie.
et plus rapidement, » si
, alors
« .
dire que l’implication
est vraie n’implique pas que
soit vraie, mais si
est vraie et
est vraie alors
est vraie.
Pour prouver que
est vraie, il suffit de prouver que les assertions
et
sont vraies.
On dit que les assertions
et
sont équivalentes (et on écrit
) ssi les assertions
et
sont vraies.
Dans ce cas, les assertions
et
sont vraies en même temps et fausses en même temps.
On dit alors que
est une condition nécessaire et suffisante de
.
La contraposée de l’implication
est l’implication
.
L’implication
et sa contraposée
sont équivalentes.
La négation de l’implication
est l’assertion (
).
Par exemple, si
, la négation de ![]()
est
et
.
2. Raisonnement par récurrence en maths sup
Soit à démontrer :
et
où
est une propriété dépendant de l’entier naturel
.
2.1. Récurrence simple
On introduit
si
,
l’énoncé de la propriété à démontrer.
La démonstration par récurrence consiste à :
1. vérifier que la propriété est vraie pour la valeur
. C’est l’initialisation de la récurrence.
2. puis à vérifier que si la propriété est vraie pour un certain entier
fixé quelconque, alors la propriété est vraie au rang suivant
.
La propriété est dite héréditaire.
Alors, on peut conclure que pour tout
, la propriété
est vraie.
Exemple
On démontre, par récurrence sur
, la propriété
:
.
Réponse :
, donc
est vraie.
On suppose
vraie où
est donné.
, ce qui prouve la propriété au rang
.
Le résultat est établi par récurrence.
2.2. La récurrence double
Elle est introduite sous la forme :
Si
,
.
La démonstration par récurrence double (ou d’ordre 2) consiste à :
1. vérifier que la propriété
est vraie pour les deux premiers rangs
et ![]()
2. puis vérifier que si
est un entier quelconque tel que la propriété
est vraie, alors la propriété
est vraie.
Ce qui prouve que
est vraie.
Alors la propriété
est vraie pour tout
donc
est vraie.
Exemple
Si
et
,
,
montrer que
.
Réponse :
On note si
, ![]()
Pour
, ![]()
et ![]()
donc
est vraie.
On suppose que
est vraie.
![]()
![]()
![]()
.
La propriété est vraie au rang
donc
est vraie et la propriété est vraie pour tout
.
2.3. La récurrence forte
Elle est introduite sous la forme :
si
, ![]()
La démonstration par récurrence forte consiste à :
1. vérifier que la propriété
soit
est vraie
2. puis à vérifier que si
est un entier quelconque tel que
est vraie, alors
est elle est vraie.
c’est à dire que si
sont vraies,
l’est aussi.
Alors la propriété
donc
est vraie pour tout
.
Comment choisir ?
La relation au rang
ne dépend que du rang
, choisir une récurrence simple
La relation au rang
dépend que du rang
et
, choisir une récurrence double
La connaissance des résultats à tous les rangs précédents est indispensable pour étudier le rang
, utiliser une récurrence forte.
Exemple :
Démontrer que tout entier
peut s’écrire de façon unique sous la forme
où
.
Réponse :
On va prouver l’existence par récurrence forte.
Si
, on note
: si
,
s’écrit sous la forme
où
.
Le résultat est en effet vrai pour
avec
.
On suppose maintenant que
est un entier non nul tel que
soit vraie.
On démontre que la propriété est encore vraie pour
.
On distingue alors deux cas :
Si
est pair, on écrit
avec
.
On peut lui appliquer l’hypothèse de récurrence, et donc
s’écrit
, avec
.
Mais alors
et donc l’existence est démontrée avec
et
.
Si
est impair, on écrit ![]()
et la proposition est démontrée avec
et
.
Ainsi, l’existence de la décomposition est établie pour tout entier
.
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3. Autres types de raisonnements en MPSI, MP2I, PCSI, PTSI
3.1. Raisonnement par équivalence
Il remplace la démonstration des deux implications successives
et
.
Il est indispensable dans les situations suivantes :
Résolution d’une équation ![]()
Résolution d’une inéquation
Résolution d’un système d’équations ou d’inéquations
Recherche du domaine de définition
d’une fonction
.
à ne pas vous limiter à un raisonne- ment du type » si
est défini, alors
» ce qui ne donne qu’une inclusion
.
Dans chacun des cas, il est préférable de raisonner par équivalen- ce, en les mettant bien en évidence.
Si ce n’est pas possible, ayant obtenu des conditions nécessaires du type
, il faut penser à établir la réciproque, soit à voir si tout élément de
est bien solution du problème initial.
Conseils
Il faut faire attention aux différentes étapes du raisonnement et bien vérifier que l’on a conservé l’équivalence (attention en particulier au passage au carré).
Si l’une des assertions contient un » il existe » , il est fortement conseillé de raisonner par double implication.
Pour prouver l’équivalence de
propriétés notées
, on se limite à faire une démonstration « en boucle » :
.
Faites confiance à l’énoncé, les assertions devraient avoir été rangées dans l’ordre le plus simple de justification.
N’en modifiez pas l’ordre !
3.2. Le raisonnement par contraposée
Pour démontrer l’implication
, il est équivalent de prouver la contraposée
.
Exemple
Soit
.
Réponse :
On démontre la contraposée à savoir si
,
impair
impair.
Si
est impair, il existe
tel que
, donc
est impair.
3.3. Le raisonnement par l’absurde
On raisonne par l’absurde dans les deux situations suivantes :
: Pour démontrer que la propriété
est vraie, on peut supposer que non
est vraie et aboutir à une contradiction.
Pour démontrer que l’implication
est vraie, on peut supposer que
et non(
) sont vraies en même temps et aboutir à une contradiction
exemple 1
est irrationnel.
Démonstration :
On raisonne par l’absurde en supposant que
est rationnel.
On écrit
où
.
Puis, en utilisant l’exercice de 2.3., on écrit
et
où
.
En simplifiant par
si
et
si
, on peut se ramener au cas où
et
ne sont pas tous les deux pairs.
On a alors
.
2 divise
donc
est pair, on écrit
où
.
,
étant pair,
est pair.
On a obtenu
et
pairs, ce qui est contradictoire avec
et
non tous les deux pairs.
On a donc prouvé que
est irrationnel.
On peut démontrer de même que
est irrationnel après avoir prouvé que tout entier non nul
s’écrit
avec
et
.
Exemple 2
Si
,
.
Réponse :
On suppose que
et
.
Alors
donc ![]()
.
![]()
et
donnent
, on aboutit à une contradiction.
On a donc prouvé que
.
Remarque : on a prouvé qu’il n’existe pas deux entiers successifs strictement positifs qui soient des carrés d’entiers.
Sauriez-vous démontrer que
si
?
3.4. Le raisonnement par disjonction des cas
Soit
un ensemble et
une partie de
. Soit
.
Pour prouver l’équivalence :
) est vraie si, et seulement si,
, on peut démontrer :
si
,
est vraie
si
est fausse.
On a raisonné par disjonction des cas.
On raisonne aussi par disjonction des cas pour prouver qu’une propriété
est valable sur
, en écrivant que
et en prouvant que pour tout
, la propriété
est vérifiée pour tout
.
En général, les ensembles
sont deux à deux disjoints.
exemple
Pour tout entier naturel
,
est divisible par 3.
Démonstration :
Si
où
,
est un multiple de
.
Si
où
,
est un multiple de
.
Si
où
,
est un multiple de
.
Par disjonction des cas,
est un multiple de 3.
Pour cette démonstration, on a utlisé
, ![]()
et
.
3.5. Raisonnement par analyse synthèse en maths sup
M1 On peut raisonner par analyse synthèse lorsqu’il s’agit de trouver par exemple une fonction
vérifiant une propriété donnée.
On suppose que
existe, on détermine la (ou) les valeurs nécessaires de
.
C’est la partie appelée analyse.
Puis dans la partie synthèse, on vérifie si la ou les éléments
obtenu(s) est (sont) bien solution(s).
Ce type de raisonnement est souvent utilisé en géométrie, lorsque l’on cherche l’ensemble des points
vérifiant une condition.
Exemple 1
Déterminer les fonctions
telles que
![]()
Réponse :
Analyse
Si
vérifie la condition imposée, en remplaçant
par
et
par
, on obtient pour tout réel
,
![]()
soit
donc
.
Synthèse
Soit
.
Si
,
donc
.
est solution.
Le problème admet une et une seule solution,
.
M2 Vous trouverez fréquemment le raisonnement par analyse-synthèse en algèbre linéaire lorsqu’il s’agira de décomposer un élément
comme somme d’un élément
vérifiant une propriété
et d’un élément
vérifiant une propriété
.
Dans la partie analyse, on suppose que la décomposition
existe .
En utilisant les propriétés de
et de
, on cherche à trouver
et
(si l’un des éléments est connu, l’autre l’est aussi).
Dans la partie synthèse, on introduit les éléments
et
obtenus dans la partie analyse, on vérifie que
et que
et
vérifient les conditions imposées.
Exemple 2
Toute une application
de
dans
est la somme d’une fonction paire et d’une fonction impaire.
Réponse :
Analyse
Soit une application
de
dans
, on suppose qu’il existe
paire et
impaire définies de
dans
telles que
.
, ![]()
On remplace
par
et on utilise les propriétés de parité de
et
:
![]()
![]()
par demi-somme de (1) et (2) : ![]()
par demi-différence de (1) et (2) :
.
Synthèse
On définit pour tout réel
,
![]()
et
.
et
sont deux applications de
dans lui-même telles que
soit
.
,
![]()
est paire.
,
![]()
est impaire.
On a donc trouvé une fonction paire
et une fonction impaire
telles que
.
On peut remarquer l’unicité de la décomposition obtenue dans la partie analyse, puisque l’on a trouvé une unique solution pour
et
.
Exemple
Si ![]()
![]()
et
.
On note
(fonction cosinus hyperbolique)
et
(fonction sinus hyperbolique).
3.6. Il est important de prendre le bon départ !
Pour démontrer que sous l’hypothèse
, l’implication
est vraie.
Partant de
, on cherche à prouver
, en utilisant en cours de raisonne- ment le fait que
est vraie.
Inutile de manipuler dans tous les sens la propriété
, il n’en sortira pas par miracle la propriété
!
Ce type de raisonnement est à utiliser en particulier pour prouver que :
si la propriété
est vérifiée,
:
on part de
et on doit arriver à
.
si la propriété
est vérifiée,
:
on part de
et on doit arriver à
.
si la propriété
est vérifiée,
:
on part d’un élément quelconque
et on droit trouver
tel que
.
Dans chacun des cas, assurez vous de prendre le bon départ !
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